Le confinement, temps propice de formation ?
Au nom de la continuité pédagogique, enseignants et formateurs improvisent des activités distancielles : classes virtuelles, mise à disposition de ressources, énoncés de travaux... Peu ou prou, ils arrivent à adapter leurs pratiques professionnelles au confinement mais qu’en est-il des apprenants ? Veulent-il se former ? Peuvent-ils apprendre ? Savent-ils exercer leur métier d’apprenant ?
Veulent-ils se former ?
Les apprenants, comme tout un chacun, doivent trouver de nouveaux repères face à cette situation inédite de confinement. Aménager leur cadre de vie, s’occuper des enfants, poursuivre une activité professionnelle… Ces adaptations ne sont pas immédiates mais demandent du temps et de l’énergie et ceci d’autant plus que le terme du confinement n’est pas visible.
Dès lors, il est probable que pour nombre d’entre eux, la poursuite de leur formation ne soit pas leur première priorité et que leur appétence ne résiste pas aux nouvelles conditions de la formation. Aussi, les premières actions à réaliser par les formateurs et enseignants ne sont-elles pas de redonner du sens à l’action de formation ? D’identifier les bénéfices que peuvent en tirer les apprenants ? De présenter les nouvelles modalités et adaptations rendues nécessaires par la distance ? De s’enquérir auprès de chaque apprenant de sa disposition mentale et psychologique à poursuivre sa formation ?
Peuvent-ils apprendre ?
La formation à distance demande à l’apprenant de prendre en charge un certain nombre de tâches habituellement réalisées par l’institution, les formateurs et les enseignants. Parmi elles, la planification des séances et l’aménagement des conditions matérielles de l’action de formation. Pour l’apprenant à domicile, il s’agit d’aménager son espace de formation, de définir les plages horaires qu’il consacrera à sa formation, d’identifier les moyens matériels qu’il peut mobiliser, de se familiariser avec l’environnement technologique de la formation.
Tous les apprenants ne sont pas égaux dans la mobilisation des compétences à mettre en œuvre pour réaliser ces différentes tâches. Aussi, plutôt que de se débarrasser de la question en invoquant l’autonomie de l’apprenants, les formateurs et enseignants devraient faire le point avec chaque apprenant sur ses possibilités d’apprendre et lui apporter son soutien pour surmonter les difficultés rencontrées.
Savent-il exercer leur métier d’apprenant ?
Tous les formateurs et enseignants savent que tous les apprenants ne possèdent pas les mêmes savoir-faire pour apprendre, que certains ne repèrent pas leurs manières d’apprendre, alors que ceux qui généralement obtiennent les meilleurs résultats en sont capables, que d’autres ne mobilisent qu’un répertoire limité de stratégies cognitives. Ne nous y trompons pas, la mise à distance de la formation ne réduira pas ces différences mais peut davantage les accentuer.
C’est pourquoi, les formateurs et enseignants devraient entreprendre des actions à portée métacognitive pour aider les apprenants à mieux se connaître comme apprenant à distance.
Analyse très pertinente
RépondreSupprimerEt indispensable à appliquer par les formateurs et enseignants pour ne laisser personne sur le bord du chemin